La Gazette

Une notion importante : le reflux


Chaque distillateur souhaite produire un whisky unique, capable d’être différencié de tous les autres whiskies. Pour cela, il peut jouer sur différents leviers propres au procédé de distillation. Le reflux est le paramètre clé impactant sur le profil organoleptique des whiskies : un reflux important favorisera un whisky fruité et léger, tandis qu’un reflux plus faible produira un whisky plus riche et charpenté.

La notion de reflux

Le reflux est le terme utilisé pour décrire la quantité de vapeur qui se condense et retourne dans la chaudière. Au cours de la distillation, des reflux se créent dans le chapiteau. C’est la phase de rectification : les substances volatiles entraînées par l’alcool sont triées, épurées et concentrées. Les composés soufrés sont en particulier neutralisés par les parois cuivrées de l’alambic. Le taux de reflux doit être surveillé par le distillateur qui doit veiller à ne pas faire passer les impuretés dans le brouillis qui pourrait par la suite compromettre la qualité du coeur de chauffe, puis du whisky. De plus, l’intensité du reflux impacte sur la nature des composés aromatiques présents dans les vapeurs.

Pour faire simple, plus le reflux est important, plus les vapeurs sont chargées en composés aromatiques très volatils, ce qui donnera un distillat léger. À l’inverse, si le reflux est faible, elles seront chargées en molécules plus lourdes, et le distillat qui en résultera sera donc plus charnu.

La notion de reflux en distillation

Impact de la modification du reflux sur le coeur de chauffe

Il peut également y avoir un impact de la modification du reflux au cours de la distillation sur la composition du coeur de chauffe. En effet, des reflux élevés au niveau des premières fractions de distillat permettent une extraction plus faible des composés terpéniques dans la fraction de tête. Par la suite, une réduction drastique du reflux lors du coulage du coeur de chauffe favorise la récupération de ces composés terpéniques, produisant ainsi un distillat riche en arômes floraux.

Peut-on contrôler le reflux ?

Quand on utilise un alambic, le reflux interne est provoqué par la condensation des vapeurs dans le chapiteau et le col de cygne, et il dépend principalement de la température extérieure. Ce reflux ne peut être modifié qu’en régulant la puissance de chauffage dans la chaudière : c’est donc un système très limité pour contrôler et modifier le processus de distillation.

Pour conclure, la modulation du taux de reflux peut être effectuée via le choix d’un chapiteau et d’un col de cygne de forme et de taille spécifiques, mais aussi en contrôlant la température et la vitesse de distillation. L’utilisation du cuivre comme matériau constituant l’alambic, le suivi minutieux du coulage, le nombre de distillations et l’intégration des lies lors de la distillation sont autant de paramètres à prendre également en considération pour affiner et complexifier le profil sensoriel et moléculaire du coeur de chauffe.

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