La perception sensorielle d’une odeur résulte d’un stimulus rapide, voire instantané, qui déclenche une série de réactions neurologiques et émotionnelles. Ce processus complexe peut se décomposer en trois niveaux distincts, impliquant la détection chimique des molécules odorantes, leur interprétation par le cerveau et enfin la réponse affective ou mémorielle qu'elles suscitent. Nous vous présentons ces trois étapes en détail dans cet article.
La perception qualitative, qui correspond à la reconnaissance, est l’identification de l’odeur, c’est-à-dire ce à quoi on l’associe. Elle renvoie donc à notre mémoire, mais aussi à notre capacité à la nommer.
La perception quantitative, qui correspond à l’intensité de l’odeur. Différentes méthodes existent pour quantifier cette intensité : le seuil de détection et le seuil de reconnaissance, que l’on expliquera ci-dessous.
La perception hédonique ou émotionnelle, qui renvoie au caractère agréable ou désagréable d’une odeur : c’est le fameux « j’aime » ou « j’aime pas ». Une odeur agréable peut cependant devenir désagréable à très forte concentration.
Ces seuils traduisent donc la puissance d’une odeur. Ils varient fortement entre les molécules odorantes, en fonction de la complexité du mélange, mais aussi entre les individus. Pour une molécule odorante, on distingue :
– Le seuil de détection : il correspond à la concentration à laquelle on a 50% de chance de détecter son odeur mais sans être capable de la décrire.
– Le seuil de reconnaissance : il est plus élevé que le seuil de perception, et représente la concentration à partir de laquelle on sait décrire l’odeur.
Le mélange de plusieurs molécules odorantes peut donc engendrer des interactions perceptives, avec des modifications à la fois de la nature de l’odeur et de son intensité. Si les deux molécules ont des odeurs et des volatilités très différentes, elles seront toutes les deux perçues. Si par contre les volatilités sont semblables, on peut arriver, dans des proportions précises à la création d’une nouvelle odeur : c’est d’ailleurs ce que les parfumeurs appellent « un accord ». Nous verrons dans le prochain article les différents types de mélanges et l’odeur ressentie.
Richardson, J. T., & Zucco, G. M. (1989). Cognition and olfaction: a review. Psychological bulletin, 105(3), 352
Patte, F., Etcheto, M., & Laffort, P. (1975). Selected and standardized values of suprathreshold odor intensities for 110 substances. Chemical Senses & Flavor
R&D | Mars 2025 | Dr. Magali Picard